Orélie Fuchs Chen
BIOGRAPHIE
Orélie Fuchs Chen est née en décembre 1977. Elle a commencé une réflexion et un travail poétique entre l’écriture et les arts plastiques à l’école supérieure des Beaux-Arts de Genève (esba – ancienne HEAD) d’où elle sort diplômée et primée en 2001. Elle gagne à cette période-là deux prix d’encouragement à l’écriture pour les jeunes. En 2002, elle est autrice en résidence au théâtre de la Comédie de Genève. Elle y écrit et y met en scène son premier spectacle de théâtre « L’ACTEUR DIT:« . Monté au festival de la Bâtie en 2003, avec trois comédiens(ennes), un enfant et un âne, il tourne au théâtre de l’Arsenic de Lausanne et au théâtre du Pommier à Neuchâtel. A cette période, elle séjourne et travaille dans deux ateliers d’artiste à Bruxelles et à Paris. Sa deuxième création théâtrale « FOUDRE (comme le silence du monde)« , avec une comédienne sur une scène de cire, est monté par elle-même à Genève en 2005 et tourne au théâtre du Pommier à Neuchâtel.
Ensuite, mère de deux jeunes enfants, son travail devient plus lent et intime. Elle obtient une bourse d’écriture du canton de Neuchâtel quelques années plus tard qui la remet sur les rails.
En 2012, elle met en lecture un nouveau texte « Les grands riens » avec une petite scène d’argile.
En 2017, elle crée « ARGILE » sur une scène de 16m2 et 6 tonnes d’argile meuble au Centre de Culture ABC (Temple allemand) à la Chaux-de-Fonds.Le spectacle tourne au théâtre du Pommier à Neuchâtel en 2018 et est invité à Beijing et Shanghai, en Chine, en août 2019.
En 2019, elle crée « PIGMENTS JAUNES / Un candide évadé« , avec un comédien, un performeur et un de ses enfants, au Centre de Culture ABC (Temple allemand) à la Chaux-de-Fonds.
En 2021, elle dirige son premier moyen-métrage «JE VOUS SUIS» avec neuf personnes à l’écran. Elle poursuit ensuite avec « JE VOUS SUIS / 2e » un spectacle inclusif d’art vivant au Laténium de Neuchâtel.
En 2022, elle écrit un long poème en prose pour une création en 2024 « Prose horizontale« .
En 2024, elle gagne le premier prix de la Biennale d’art contemporain au Musée des beaux-arts de la Chaux-de-Fonds avec le film «JE VOUS SUIS» .
Elle développe, en parallèle à sa pratique théâtrale, une oeuvre protéiforme (texte-objet, peinture, photographie).
« Grave question que de se demander pourquoi on écrit du théâtre. Pour moi, c’est venu par surprise et avec plus de justesse que si je l’avais vraiment décidé. C’était d’abord la sculpture, le volume, liés aux mots, qui m’intéressaient. En tant qu’artiste plasticienne, artistes des formes et des volumes, j’ai fait des dizaines d’expériences de mots mis en scène, donnés d’une manière singulière dans le but de nous renvoyer à leur chair, à leur matière. Parallèlement, je m’intéressais (assez naïvement au début) au théâtre. Mais c’est en vivant l’expérience d’auteur en résidence au Théâtre de la Comédie de Genève que j’ai réalisé ma proximité avec ce monde-là. Dans le fond, je m’intéressais au théâtre avant même d’y toucher, car je cherchais sans cesse une mise en forme des mots. Le théâtre est un lieu magique où se joue la mise en corps des mots, du langage, des langages. Le théâtre porte en son sein tous les arts, c’est en ce sens qu’il est pour moi un art chavirant, extraordinaire, fascinant et très délicat. Pour moi, l’espace théâtral reste un lieu de sculpture, un lieu où donner des formes. J’aime le travail humain de collaboration qu’il y a a vivre avec tous les acteurs d’un spectacle. J’appelle acteurs également le ou la costumier(ère), l’éclairagiste, les techniciens, etc. C’est une des choses les plus difficiles au monde: faire se rencontrer, profondément, des êtres forcément et heureusement différents. Chaque spectacle demande à l’équipe qui décide de le monter de le faire vivre, de le trouver. Cela exige une remise en question, en fragilité, du texte, de son jeu, et finalement de soi-même. Dans mon cas d’autrice et metteuse en scène de mes propres textes, je crois que j’ai un statut tout à fait particulier. Car tout est à faire, pour chaque nouveau projet, la voie est libre et toutes les directions sont possibles. C’est une sorte de miracle que de créer d’un bout à l’autre un spectacle. Le début étant une page blanche demandant à être dévoilée, le résultat (espéré), un moment de magie vivante et éphémère. »
Orélie Fuchs Chen dans Le Livre des écrivains associés du théâtre de Suisse, Edition Théâtre en camPoche, 2009